Le cancer du sein, un tueur silencieux.

AWDF
4 min readOct 5, 2022

Chaque année du 1er au 31 octobre, une campagne d’information et de dépistage contre le cancer du sein se déroule pendant tout le mois d’octobre en ligne et sur le terrain dans différentes villes de tous les pays du monde. L’idée est de lutter contre ce mal qui devient de plus en plus grandissant au fil des années et qui touche tout le monde sans exception. Le mois d’octobre a été choisi simplement parce que c’est ce mois en 1994 que la première campagne contre le cancer du sein a été lancée et il est appelé octobre rose en référence à la croyance selon laquelle la couleur rose serait une couleur féminine et aussi parce que la maladie affecte particulièrement les femmes. La couleur rose qui est une couleur douce et joyeuse est un symbole d’espoir de guérison pour les malades.

Le hashtag #OctobreRose ou #PinkOctober est devenu très populaire ces dernières années grâce aux réseaux sociaux et c’est une très bonne chose ,car malheureusement, plusieurs personnes sont encore ignorantes de l’existence de cette maladie ou alors n’ont pas les bonnes informations et c’est dommage! Moi; j’ai découvert #OctobreRose très récemment en septembre 2021. Je n’en avais encore jamais entendu parler auparavant et même quand je l’ai su, je ne comprenais pas pourquoi un mois entier y était consacré.

Mon expérience personnelle!

La première fois que j’ai entendu parler du cancer du sein, c’était dans une série de télé novelas. Une des actrices était atteinte de cette maladie et on devait impérativement l’opérer dans les meilleurs délais. Elle perdait progressivement ses cheveux, risquait une ablation mammaire et rien ne garantissait qu’elle aurait la vie sauve après l’opération. La deuxième fois que j’en ai entendu parler, plusieurs années plus tard, 11 ans pour être précise, c’était encore à la télévision (j’avoue, j’aime visionner). Mais, c’était différent cette fois, car c’était bien réel et surtout beaucoup plus proche de moi, car il s’agissait d’une femme ivoirienne qui donnait son témoignage personnel sur cette maladie dont elle a été atteinte à seulement 33 ans et à laquelle elle a miraculeusement survécue. À travers les informations qu’elle donnait dans ce témoignage, j’ai pu mieux comprendre cette maladie et surtout réaliser qu’elle était bien plus proche de moi que je ne le pensais, mais je n’avais aucune raison apparente de m’inquiéter vu que dans mon entourage immédiat, personne ne souffre de cette maladie, du moins pas que je sache et c’était tant mieux parce que mes seins sont la partie de mon corps que j’aime le plus et je ne les imagine pas malade.

Sauf qu’il y a deux mois environ, j’ai remarqué quelque chose d’inhabituel. En passant ma main sur ma belle poitrine un matin au réveil, j’ai vu qu’ils étaient subitement plus gros, plus lourds et surtout il y avait un liquide blanchâtre qui s’écoulait des mamelons pourtant je n’étais ni enceinte ni en période prémenstruelle. J’ai eu le vertige sur le coup et me suis retrouvée, sans savoir comment, assise sur le sol de ma chambre. J’étais en panique totale et me posais toute sorte de questions : “Mon Dieu, serais-je malade ? S’agirait-il du cancer du sein ? Allais-je perdre mes cheveux et mes seins ? À quoi ressemblerait ma vie désormais ? Ces symptômes ressemblaient tellement à ce que j’ai lu et entendu jusqu’ici… Pour en avoir le cœur net, j’ai quand même pris rendez-vous avec un gynécologue pour une consultation dans les meilleurs délais. Heureusement, plus de peur que de mal, je n’étais pas malade, ce n’était pas le cancer du sein, mais un changement hormonal inhabituel dû au grand stress que je subissais en cette période.

Sur le coup, je me réjouissais, j’étais soulagée, mais je n’ai pas pu m’empêcher de penser à toutes ces autres femmes pour qui le diagnostic est malheureusement positif. C’est fou comment on peut se sentir éloigné d’une réalité tant qu’elle ne nous touche pas, mais subitement tellement concernée quand on s’en rapproche.

Lutter contre le cancer du sein…

Selon des études, une femme sur huit, risque d’être atteinte du cancer du sein au cours de son existence et chaque année, environ 60.000 personnes sont touchées par cette maladie. Bien que les femmes soient les plus concernées , car le cancer du sein représente la première cause de mortalité par cancer chez elles, les hommes ne sont pas totalement à l’abri malheureusement. Nous sommes tous concernés et il est important de ne pas attendre d’avoir les symptômes avant de se faire dépister, car c’est une maladie qui peut être très bénigne chez certains et pourtant, plus tôt on la détecte, plus on a des chances d’en guérir. Selon l’OMS, plus de trois cancers du sein sur quatre sont guéris aujourd’hui grâce au dépistage.

C’est pourquoi, il est recommandé pour les femmes à partir de 25 ans déjà, de faire une palpation professionnelle des seins chaque année et pour celles de 45 ans, de faire une mammographie tous les deux ans. Heureusement, il existe de plus en plus de campagnes de sensibilisation et de dépistage et le mois d’octobre permet à celles et ceux qui semblent vouloir l’oublier que cette maladie est bien réelle et ce n’est qu’en se mobilisant tous ensemble et en posant les bons gestes pour la santé de ses siens, qu’on pourra la vaincre.

Un merci particulier à toutes les personnes et associations qui facilitent la sensibilisation et l’accès à la bonne information tout en aidant également au dépistage. À toutes les femmes et tous les hommes qui luttent contre cette maladie, j’adresse mes pensées les plus sincères. On est ensemble et je suis convaincue que vous la vaincrez!

Écrit par: Merveilles Tazou, stagiaire en communication, AWDF

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