Pour ou contre l’avortement? Rien à foutre, mon utérus m’appartient!

Vendredi dernier, les juges de la cour suprême aux Etats-Unis ont piétiné la loi Roe vs Wade qui datait de 1973 et garantissait aux femmes du pays le droit à l’interruption volontaire de grossesse.

Que 50 ans plus tard cette décision soit annulée confirme les propos de Simone de Beauvoir qui affirmait que les droits des femmes ne sont jamais acquis et qu’il faut rester vigilantes toute notre vie.

Malheureusement, elle avait bien raison. Les droits fondamentaux des femmes sont encore beaucoup trop souvent menacés: droit à la contraception, droit au respect de son intégrité corporelle, droit au refus de maternité etc. Chaque fois que les femmes gagnent une bataille pour leurs droits, elles doivent continuer le combat pour le garder. C’est épuisant.

Avec le nombre d’études disponibles qui montrent et démontrent clairement qu’interdire l’avortement entraîne plus de conséquences qu’autre chose, comment comprendre qu’en 2022 une loi aussi répressive et anti-progressiste allant à l’encontre des droits humains soit validée dans un pays comme les Etats-Unis? Quel message celà envoie t-il au reste du monde?

Une de ces études menées en 2019 montrait que chaque année, environ 27 millions d’avortements à risque ont lieu dans le monde. Parmi ces avortements, les plus chanceuses s’en sortent avec des traumatismes psychologiques, d’autres auront en plus de ces traumatismes des conséquences plus graves telles que les IST ou la stérilité, et pour les moins chanceuses c’est la mort. Quand on pense que tous les jours environ 9 femmes meurent de suite d’avortement clandestin, on comprend que l’enjeu est de taille.

Religion, tradition, culture, peu importe le nom que vous donnez à cette décision, la vérité est que ça reste une forme d’oppression et de violence extrême. Que d’autres personnes décident de ce qu’une femme peut faire ou pas de son propre corps est innaceptable! Le droit à l’avortement est un droit humain comme les autres!

Être pour le droit à l’avortement ce n’est pas être pour l’interruption systématique des grossesses, mais être pour le droit fondamental des femmes à la santé reproductive et leur liberté à disposer de leurs corps comme elles le souhaitent.

J’espère que cette décision fera monter suffisamment la colère pour que les femmes américaines et celles du reste du monde puissent se rendre compte de l’urgence de la situation et s’unir afin que plus jamais une femme ne se fasse dicter comment gérer son propre corps, son propre utérus.

Écrit par: Merveilles Tazou, stagiaire en communication, AWDF